Intervention de M. Christian BOULOCHER, Président du CNPT

Concertation publique – réunion à Oissel le 12 juin 2014

Intervention de M. Christian BOULOCHER, Président du Comité Normand des Professionnels du Transport – CNPT

 

« Je suis très heureux et même admiratif de toutes les personnes qui parlent au nom des transporteurs, de savoir par où ils vont passer, comment ils viennent, comment ils font. Cela fait 35 ans que je fais ce métier et je n’en n’ai pas encore fait le tour.

L’économie des transports est très complexe. Vous parlez de péage en disant on ne va pas payer l’autoroute. Qu’en savez-vous ?

Pensez-vous qu’on soit satisfait aujourd’hui d’effectuer des liaisons excessivement importantes entre la Picardie, la Champagne, vers le Port de Rouen, d’arriver par des routes nationales ou départementales, de devoir traverser Fleury-sur-Andelle, Boos, Mesnil-Esnard, Franqueville-Saint-Pierre, Bonsecours, descendre la côte dite des poids lourds.

En tant que chef d’entreprise, j’ai 250 conducteurs. Quand je vois Rouen, j’ai hâte de ne plus gêner la population qui avoisine ces routes nationales. On nous a obligés à contourner Yvetot par l’A29. C’était un bon choix. Ici, il faudrait que l’on continue de traverser toutes ces villes, tous ces villages, toutes ces agglomérations.

Le tracé, il est ce qu’il est. Il permet d’alimenter d’une part le Port de Rouen et quand on parle du report modal, pensez-vous que nous transporteurs nous y soyons opposés ? Non. Notre travail ce n’est pas de faire rouler des camions, c’est de déplacer de la marchandise. Notre principale préoccupation, c’est l’organisation des transports. Lorsque nous avons des choix alternatifs meilleurs que le camion, nous les prenons.

Alors vous n’avez qu’une face visible sur laquelle vous vous arrêtez. Ce qu’il faut, ce n’est pas tant s’interroger sur le fait qu’il y a autant de camions mais pourquoi y en a-t-il autant ? Parce que c’est aujourd’hui le mode le plus efficace. Si les autres modes étaient aussi efficaces, leur part progresserait.

Il n’est pas question de petite ou grosse entreprise. C’est une question de simple logique et de logistique.

Vous avez dit que le monde changeait, le besoin en transport change en permanence. Il y a 40 ans, il n’existait pas de dernier kilomètre, Il y a 40 ans, il n’existait pas de commerce électronique, Il y a 40 ans, il n’existait pas de poids moyen transporté aussi faible qu’aujourd’hui ; on était sur des masses pondéreuses, sur des commandes industrielles. Donc il faut s’adapter à ces changements. Et si aujourd’hui, dans cette région, nous nous sentons très visés, on parle des quais bas, donc si on ne peut plus aller sur les quais bas, on va prendre la RD18E. Il faudra bien passer quelque part.

Pour conclure, les responsables, ce ne sont pas ceux qui utilisent les infrastructures, mais c’est le retard qui a été pris pour les infrastructures. »

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